Sunday, October 25, 2020

Cours n°4 Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet adapté par Pierre Guilmard en BD


  

0 - Correction des exercices de la semaine précédente.

1 - Un extrait du roman Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet 

2 - Six planches de l'adaptation du roman Tartarin de Tarascon par Pierre Guilmard

3 - Un exercice pratique : le travail de l'aquarelle

4 - Travail pour la semaine prochaine
- Comparez le roman et son adaptation (observations, commentaires, conclusion)
- Comparez le style de Pierre Guilmard à celui de Druillet, Larcenet, Ferrandez (observations, commentaires, conclusion)

















3 - Un exercice pratique : le travail de l'aquarelle

Inspirez-vous d'une case de cette planche de L'écume des jours (roman de Boris Vian adapté par Jean David Morvan et Marion Mousse).

a ) Choisissez une case.
b ) Puis Appliquez les principes de Joan Sfar pour ajouter de la couleur : 
  • " il faut mettre beaucoup d’eau 
  •  il ne faut pas colorier dans les traits, 
  • il ne faut jamais donner aux choses leur vraie couleur
"Ces trois points constituent des petites certitudes autour desquelles on pourra mener, sa vie durant, d’innombrables expérimentations chromatiques." (Joan Sfar, KlezmerGallimard, 2012)


c ) Répétez l'opération avec la même case en variant les techniques. 
  • d'abord le dessin ensuite la couleur
  • d'abord la couleur ensuite le dessin
  • uniquement la couleur
  • Une seule couleur
  • Plusieurs couleurs
  • etc. 

 

Correction : 

A - Comparez le roman Tartarin de Tarascon et son adaptation (observations, commentaires, conclusion) 

Le style graphique est adapté à celui du roman : parodie du style épique comme la référence à Don Quichotte le confirme. 

Le style graphique à vocation pédagogique peut-être apparenté à l'école de Bruxelles dite de la "ligne claire" : http://agnesdeyzieux-bd.blogspot.com/2009/11/bdmouvements.html


B - Comparez le style de Pierre Guilmard à celui de Druillet, Larcenet, Ferrandez (observations, commentaires, conclusion)

D'une  part, l'interprétation, la liberté à l'égard du modèle, est moins grande. Chez Larcenet ou Druillet, des planches entières sont sans texte : le dessin et les couleurs comblent le sens. Ils suffisent à raconter, et même à raconter plus, à créer un autre univers.

Voyons le commentaire de Thierry Groensteen sur la lecture de la bande-dessinée et l'usage de la couleur : 

"Il est peut-être bon de récapituler les compétences que doit posséder et mettre en ouvre un lecteur de bande-dessiné. Il lui faut, tout d'abord abandonner la perspective logocentriste, c'est-à-dire l'idée selon laquelle le sens serait enfermé dans les bulles, délivré par le texte seul. Il lui faut être capable de relever, dans l'image, toutes les informations pertinentes - ce qui suppose de savoir lire les cadrages, les lignes de mouvements, la couleur... - et d'établir des corrélations entre ces informations ou ces indices. Le lecteurs doit, bien sûr, pouvoir "réduire" les blancs inter iconiques, les silences entre les images, en construisant les bonnes inférences logiques; à partir d'une collection de fragments, il doit savoir reconstituer un ensemble cohérent, une continuité narrative. Enfin, il devra autant que besoin, recourir à l'Encyclopédie, aller chercher à l'extérieur de l'oeuvre d'éventuelles bribes de savoir nécessaire à sa compréhension. 

De surcroît, en rencontrant la couleur directe il nous est apparu que le lecteur n'était pas seulement un déchiffreur mais également un appréciateur. Dans son tête à tête avec l'image, son intelligence est directement sollicitée, mais sa sensibilité et son goût ne le sont pas moins". 

Thierry Groenstenn, La Bande dessinée mode d'emploi, Les impressions nouvelles, 2007, p. 85-6


L'auteur cherche à conserver des couleurs réalistes ce qui témoigne d'une démarche pédagogique à l'inverse d'un Joan Sfar qui préconise de ne jamais utiliser des couleurs qui correspondent à la réalité. 

Dans l'ensemble l'adaptation de Tartarin de Tarascon est plus scolaire que les BD précédemment étudiés.







Monday, October 19, 2020

Pratique du dessin III : quelques expériences graphiques

Exercice 1 : Boostez la créativité  

 

Cet exercice tout simple peut s’adapter aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Pour le réaliser, il suffit d’une feuille de papier, de cercles de tailles égales (à l’origine, l’exercice est pensé avec 30 cercles mais chacun peut définir le nombre qu’il souhaite) et d’un chronomètre ! En un temps imparti, les joueurs doivent imaginez le plus de dessins possibles avec ces cercles.


15 ' pour 30 cercles, c'est parti !

https://www.epopia.com/blog/7-exercices-stimuler-imagination-enfants/

Exercice 2 : Le croquis d’après mots ou phrases. 

 

Cherchez un groupe de mots ou une phrase dans un de vos livres favoris, ou cherchez une citation sur internet, un bout de poème ou tout groupe de mots qui vous plaît (ou pas), et essayez d’imaginer et d’illustrer une scène en fonction de ces mots. 

 

https://www.apprendre-a-dessiner.org/exercices-de-dessin-croquis/

 

 

EXERCICES DE DESSIN EN INTERIEUR OU EXTERIEUR.

 

Choisissez un motif à l’extérieur de la salle de cours (statue de Ju-ming, un arbre aux formes intéressantes, une silhouette, des bicyclettes, etc.)

 


Exercice 3 :Le croquis en un trait

 

Il s’agit d’une technique sympa à réaliser, et qui donne un rythme et une harmonie unique à vos productions. Le défi est de dessiner sans jamais décoller le crayon du papier, ce qui fait que tous les éléments sont reliés entre eux par des traits. Le rendu est unique et ceci permet aussi de dessiner à l’aveugle sans jamais regarder le support, notamment pour les dessins faits d’après modèle.

 

Exercice 4 : Le croquis mixte


Commencez à dessiner d’observation, puis finissez votre dessin d’imagination, ce qui implicitement ajoutera « votre patte » au dessin, tout en gardant un certain niveau de réalisme. La finition peut être l’apport de textures, l’ajout d’éléments inventés, l’humanisation d’objets habituellement statiques et sans vie, le rendu de certaines ombres, ou toutes les fantaisies qui vous passeront par la tête.



Monday, October 12, 2020

Pratique du dessin II : les deux mondes

Scott McCloud, dans L'Art invisible explique que "tout ce que nous ressentons appartient à l'un de ces deux mondes : le monde des idées et le monde des perceptions"

Scott McCloud, L'art invisible, Delcourt, 2007, p. 47

Je dirai en ce qui nous concerne "tout ce que nous dessinons appartient à l'un de ces deux mondes : le monde des idées et le monde des perceptions"...

Quand nous voulons représenter un objet, une chose ou une personne, nous pouvons soit puiser dans le réservoir d'idées (ou concepts) que nous avons emmagasinées dans notre mémoire soit représenter ce que nous voyons directement (modèle vivant ou nature morte), ou bien indirectement (grâce à d'autres images, photos, dessins, etc.). 

Cela correspond à deux démarches de dessins fort différentes.

Dans un cas, on tendra à une forme de figuration simplifiée de la réalité d'après les schémas dans l'esprit, dans l'autre on tendra à une figuration plus fidèle à la réalité, d'après notre perception visuelle.

La vision interne permet de faire des dessins naïf ou schématique ou stylisé... (nous représentons la réalité telle que nous la concevons)

La vision externe permet de faire de dessins réaliste (qui sont plus fidèle à la réalité telle que nous la percevons)

La bande-dessinée, en apparence, appartiendrait à la première catégorie de dessin.

Exercice du jour 

1 - dessiner sans regarder ("de tête" ou de "mémoire") des mains jointes (en signe de prière dans la tradition chrétienne).

2 - dessiner ensuite cette même position d'après nature (de manière réaliste) en regardant l'une de vos camarades (éviter d'après photo).

3 - dessiner à nouveau sans regarder ("de tête" ou de "mémoire") ces mêmes mains jointes

Comparer 3 et 1 : qu'observez-vous ?  Que peut-on en déduire ?
 En s'exerçant, on parvient à nourrir notre vision intérieure (le réservoir de concepts dont on dispose). Les deux mondes en réalité communiquent et se nourrissent l'un l'autre. 


Petite évaluation + correction + le principe de la métaphore

 


Cinq questions ……. / 20

 

1. Pourquoi la BD est-elle aussi appelée "neuvième art" ?

Laurie : *"Elle est aussi appelée 9ème art parce qu'il y a d'autres 8 aspects de l'art comme théâtre, littérature, film etc. et les nombres plus grands comme 7 8 9 signifient le temps de leur invention".

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2. Pourquoi Ferrandez choisit-il d'adapter Camus en BD ? 

Raphael : * "Parce que Camus est le narrateur il aime"

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3. Pourquoi Ferrandez choisit-il la technique de l'aquarelle ? 

Aurélie : *"Je pense que c'est pour la beauté de l'image. Et l'aquarelle peut donner plusieurs styles à la BD".

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4. Pourquoi le sens littéral est plus facile à dessiner que le sens métaphorique selon vous ? 

Pourriez-vous donner un exemple ?

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Irène : *" Le sens métaphorique est beaucoup plus abstrait que le sens littéral et les choses abstraites sont toujours pas facile à exprimer ni à comprendre ce qui le rend plus difficile à dessiner"
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  Annie : *"parce que le sens littéral est plus réel que le sens métaphorique. Par exemple, c'est plus facile à dessiner le sens de "il pluie" que le sens de "le cieux pleure""

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Yvesline : *"Le sens métaphorique est un sens plus superficiel que le métaphorique qui parfois est une imagination. En outre je pense que ces deux sens se fontionnent parallèlement. Si on dessine deux choses dans même image, il n'est pas logique"

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5. Vocabulaire de la BD : remplissez avec les noms correspondants : 

 

 


Pour indiquer en quoi un concept peut être métaphorique et structurer une activité quotidienne, commençons par le concept de Discussion et la métaphore conceptuelle LA DISCUSSION, C'EST LA GUERRE. Cette métaphore est reflétée dans notre langage quotidien par une grande variété d'expressions: 

 

Vos affirmations sont indéfendables. Il a attaqué chaque point faible de mon argumentation. Ses critiques visaient droit au but. J'ai démoli son argumentation. Je n'ai jamais gagné sur un point avec lui. Tu n'es pas d'accord? Alors, défends-toi! Si tu utilises cette stratégie, il va t'écraser. Les arguments qu'il m'a opposés ont tous fait mouche. 

 

Il est important de se rendre compte que nous ne nous contentons pas de parler de discussion en termes de guerre. Dans une discussion, nous pouvons réellement gagner ou perdre. La personne avec qui nous discutons est un adversaire. Nous attaquons sa position et nous défendons la nôtre. Nous gagnons ou nous perdons du terrain. Nous élaborons et mettons en œuvre des stratégies. Si nous nous trouvons dans une position indéfendable, nous pouvons l'abandonner et choisir une nouvelle ligne de défense. Une bonne partie de ce que nous faisons en discutant est partiellement structuré par le concept de guerre. S'il n'y a pas bataille physique, il y a bataille verbale et la structure de la discussion défense, contre-attaque, etc. attaque, reflète cet état de fait. C'est - en ce sens que la métaphore LA DISCUSSION, C'EST LA GUERRE est l'une de celles qui, dans notre culture, nous font vIvre : elle structure les actes que nous effectuons en discutant.

 

Essayons d'imaginer une culture où la discussion n'est pas vue en termes de guerre, où il n'y a ni gagnants ni perdants, où attaquer ou se défendre, gagner ou perdre du terrain, n'ont aucune signification. Imaginez une culture où la discussion est perçue comme une danse, où les participants sont des acteurs, dont le but est d'exécuter la danse avec adresse et élégance. Dans une telle culture, les gens percevraient les discussions autrement, ils en parleraient différemment, et leur expérience serait différente. Mais nous ne considérerions probablement pas leur activité comme une discussion : pour nous, ils feraient simplement quelque chose de différent. Et il nous paraîtrait sans doute même étrange d'appeler cela une « discussion ». Peut-être la manière la plus neutre de décrire cette différence entre leur culture et la nôtre serait de dire que nous avons une activité discursive structurée en termes de bataille et que la leur est structurée en termes de danse. Ceci est un exemple de ce que nous voulons dire lorsque nous disons qu'un concept métaphorique, en l'occurrence LA DISCUSSION, C'EST LA GUERRE, structure (au moins en partie) ce que nous faisons quand nous discutons, ainsi que la façon dont nous comprenons ce que nous faisons. L'essence d'une métaphore est qu'elle permet de comprendre quelque chose (et d'en faire l'expérience) en termes de quelque chose d'autre.La discussion n'est certes pas une sous-espèce de la guerre les discussions et les guerres sont deux types de choses différentes le discours verbal et le conflit armé et les actes effectués sont différents. Mais la Discussion est partiellement structurée, comprise, pratiquée et commentée en termes de Guerre. Le concept est structuré métaphoriquement, de même structurés métaphoriquement. 


George Lakoff, Mark Johnson, Les Métaphores dans la vie quotidienne, Paris, Minuit, 1985, p. 14-15. 

 

Monday, October 5, 2020

Pratique du dessin I exprimer des émotions en dessinant un visage

 Un exercice pratique exprimer des émotions par le trait et la couleur

1 - Quels émotions expriment ces visages ? Comment les dessinateurs s'y prennent-ils pour transmettre ces sentiments ? 

2 - À votre tour, en vous inspirant de ces vignettes, dessinez un strip et représentez un personnage en proie à des sentiments extrêmes (La fierté, la honte, la tristesse, la colère, la haine, la ressentiment, la solitude, la mélancolie, le doute, l'ennui, l'étonnement, la certitude, la compassion, l'effroi, la confusion, l'indifférence, etc.) dans une situation donnée ? 

Chabouté, Construire un feu, d'après la nouvelle de Jack London, Vent d'Ouest, 2007, p. 56.

Ari Folman, David Polonsky, Le Journal d'Anne Frank, Calmann Lévy, p. 121

Jacques Ferrandez, Le Premier homme, d'après l'oeuvre d'Albert Camus, Gallimard, 2017, p. 167.



Une proposition, 3 émotions : l'embarras, la confiance, et l'amour...









Le Robinet de Brancusi par groupe et par chapitre

Chapitre 1 vu par  Henri, Yanis, Adrienne  Le scénario est bien tourné. Le dessin est maîtrisé, homogène et la couleur équilibrée. Ensembl...